Je m’appelle Jean-Pierre Hartmann, je suis sculpteur et plasticien…
Je crée, depuis l’enfance, des automates, des sculptures à mouvements et des jouets baroques et complexes. J’ai réalisé près de 4700 œuvres, presque toutes en métal et en pièces uniques, de la miniature au monumental, de 25 millimètres… à 58 mètres de longueur !
J’ai eu pour clients d’éminents personnages : un prince, des émirs, des boutiques de prestige, les plus grands collectionneurs, et, comme l’appelaient les médias des années 80 : « l’Homme le plus riche du monde » ! Pour eux, j’ai créé des mondes imaginaires très particuliers, pour moi cela a été une incroyable expérience…
Dès 1976, j’ai commencé à joindre des histoires fantastiques à mes plus importantes créations : l’œuvre inspirait l’histoire imaginaire tandis que le développement du récit m’incitait à enrichir la construction de personnages ou de détails insolites.
Avant Internet, ces « micros romans » de 2 à 10 pages étaient dactylographiés ou même écrits à la main ! Ils étaient illustrés de photos tirées en grand format et collées ; les couvertures agrémentées d’estampes de cuivre étaient souvent de véritables œuvres d’art : un unique exemplaire était offert à l’acheteur
Avec Internet et l’apparition de l’imprimerie de livres en ligne à partir d’un simple PDF, j’ai pu offrir ou vendre mes histoires en plusieurs exemplaires. Ils étaient pour mes clients, leur famille, leurs amis, des amateurs et collectionneurs de passage. La qualité des livres était moyenne et le contrôle quasiment impossible.
Dans cette démarche, il n’y avait là aucune notion de commerce : les tirages très confidentiels n’avaient pour but que de faire plaisir aux riches acquéreurs des œuvres et accessoirement, pour leur rappeler ultérieurement mon existence.
De ces années de travail ne subsistent que quelques-unes de ces publications, un press-book de 300 pages, quelques milliers de diapositives 24 x 36, rayées par les manipulations, décolorées par la lumière, salies par la poussière des ateliers. En explorant mes archives j’ai retrouvé des notes, des courriers et de rares dessins propres à raviver ma mémoire.